jeudi 17 mai 2007

Les boules... de Noël.


Au lendemain des saints de glace, les petits français commencent à se demander ce qu’ils vont offrir à leur chère et tendre Maman pour la fête des mères… pendant ce temps, avec une saison d’avance, les supermarchés passent leurs commandes de Noël.
Pour faire une boule de Noël, une de celles qu’on pose avec délice sur le sapin avec plein de petits miroirs… les petites mains sont bien plus efficaces et moins chères que les grandes. Les boules ne doivent pas être trop coûteuses, elles ne sont que des accessoires, les cadeaux fabriqués en Chine voleront la vedette aux petites sphères dès que le Père Noël sera passé. Si chaque français regardait à deux fois avant d’acheter ses décorations de Noël… et que par magie, ceux qui auraient oublié ce détail voyaient se refléter dans ces milliers de miroirs les visages des enfants qui ont perdu leur jeunesse à fabriquer nos objets de consommation futile. Et dire qu’en Inde on ne fête même pas Noël…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Personne ?
Noël est peut être trop loin, viendra bien vite pourtant le temps des sapins et des cadeaux.

Le cycle des grands rendez-vous, des liesses populaires déroule ses tapis rouge inlassablement sur nos écrans. Vivons nous le "Temps des cérémonies": élections, commémorations, grandes compétitions, jours fastes calendaires...
Fini le temps du citoyen mobilisable, de l'appelé du contingent, du seconde classe sous les drapeaux... Aujourd'hui le citoyen, consommateur d'autant plus, est libre. Fini les encasernements, les marches au pas, le cirage des bottes du capitaine. Aujourd'hui le citoyen, consommateur d'autant plus, est libre de lécher les vitrines, et tout sera fait pour l'allécher.

"Egoïste, sans coeur, marginal": voilà de quoi je suis affublé car alors que les collègues ont rivalisé d'ingéniosité (à coup de clic sur le web) pour mener à terme et dans les temps le "projet" fête des mères, et bien "Stéphane, sa classe, elle n'a rien préparé": ouh le vilain petit canard !
Ben oui mais en même temps les élèves de ma classe, ce ne sont pas mes otages.
C'est qu'il s'en est dépensé des calories de réflexion, pour exhiber sa conscience morale: "et ceux qui n'ont pas de maman ?" (C'est d'ailleurs le cas d'un enfant de ma classe). C'est fou la capacité qu'a un évènement, à quelque échelle qu'il soit, à faire ressurgir en nous ce coté altruiste que nous enfouissons sous des tonnes de mobiles le reste du temps.
Ben oui mais de ma classe les enfants peuvent, s'ils le veulent, rentrer tous les soirs chez eux avec le produit de leurs intentions. ô, ce n'est pas grand chose: une étoile de papier découpée, coloriée et collée sur un batonnet de bois "et hop maître, je te change en crapeau", pour l'un; une peinture ou un dessin pour un autre; une épée de chevalier découpée dans une chute de carton; des lettres tapées à l'ordinateur (volé depuis la semaine dernière dans la classe, snif) et imprimée; ou bien une feuille patch-workée de coupure de magazines, pliée et repliée sur laquelle Thomas est venu me demander un jour d'écrire: "un cadeau pour ma maman, une surprise dedans. Maman, je t'aime".

Et savez-vous ce que ces chères parents (sur lesquels on ne peut pourtant pas jeter la pierre)font le plus souvent de ces cadeaux quand leur enfant le leur tend en souriant ? Ils le mettent sous le bras et... voilà. Les enfants ont souhaité la bonne fête à leurs parents toute l'année et l'on ose dire que ma pratique est marginale !

je relis sur ma gauche ton billet Gaëlle et à la vue de mon expérience je voulais nuancer ton propos. Certes je me répète mais à l'école souvent ce ne sont pas les petits qui se demandent ce qu'ils vont offrir à leur chère et tendre Maman pour la fête des mères. On s'en charge pour eux.

Le travail des enfants est un mal et sur le chemin de son éradication, la scolarisation obligatoire (encore faut il qu'elle fusse soutenue par une volonté politique) est un grand pas vers la liberté et le bonheur de l'enfant mais ce n'est qu'un pas. Et je ne souhaite ni n'entrerai jamais dans une classe où les enfants se lèvent quand j'entre.

Ps: dans un commentaire de ton billet "de ma fenêtre" je t'avais dit que j'allais relire "l'histoire des jeunes en occident". Alors j'ai commencé et dès le premier chapitre on peut mesurer l'ampleur de ce chantier millénaire d'émancipation car quand on plonge aux racines de notre culture occidentale on trouve aussi:
-Hésiode (poète grec du VIII siècle av JC):"Aux jeunes les actes, aux hommes faits les volontés réfléchies, aux vieux les voeux."(fragment, 220)

-Aristote (Philosophe grec du IV siècle av JC):"La nature elle-même a tracé la démarcation en distinguant parmi les gens de même race la classe des jeunes et celle des Anciens, les uns destinés à obéir, les autres à commander."(Politique, VII, 7, 3)

Pour finir : YOUPI !!!
A bientot !

Anonyme a dit…

Désolé, ce n'est que moi, juste pour dire que le commentaire plus haut est plein de ces chères fautes d'ortho. J'frai mieu la proch n foi.
Et que désolé Gaëlle si c'est long mais pour arriver au bout de mon commentaire, m'a fallu tout ce chemin d'écriture.
Au revoir.

Gaëlle B a dit…

Stéphane, et les autres… je ne voudrais pas déflorer le sujet de me prochain post mais j’applaudis des deux mains, des pieds et de tout ce qui claque pour ta résistance à cette obligation faite à l’école publique d’être le relais d’une fête commerciale. Et puis le plus beau cadeau pour un parent est-il vraiment un "truc" fabriqué en classe, tous le même, ou est-ce une feuille ramassée dans les bois et le sourire de l’enfant qui vient de faire une découverte majeur, qui vient la donner fièrement à ses parents…
Alors si tu fais passer le message dans ta classe qu’ils ne sont pas obligés de faire comme tout le monde, tu leur auras fait le plus beau cadeau du monde, tu n’auras peut être pas de mercis mais si un jour, une de tes petites têtes blondes fait des choix "différents" dans la vie, tu sauras que tu y est aussi un peu pour quelque chose.