De ma fenêtre, sans même me lever je vois 4 caméras, il y en a en fait plus d’une dizaine. Je vois aussi un petit bout qui joue et à qui on fait croire que le monde est une jungle dangereuse, que derrière les murs de son école transformée en bunker il ne craint rien. Un camion de police, des hommes avec des gilets par-balle en permanence devant cette école. Autrefois la religion était l’Opium du peuple, à présent c’est la peur. Je suis de la génération "peur du SIDA", "peur du chômage", la génération qui vient aura juste peur de sortir de chez elle. Mais comment faire autrement après avoir grandi sous le regard des caméras, sous protection policière permanente? Quand j’étais jeune je séchais les cours pour courir dans mon monde et je rentrais bien sagement le soir… plus tard, je suis partie faire le tour du monde… aujourd'hui je ne regrette rien mais l’aurais-je fait si j’avais grandi dans la peur ?A ce stade certains doivent se demander ou je vis… Après tout Internet permet toutes les fantaisies et une francophone peut écrire son blog depuis le monde entier. J’habite Boulogne-Billancourt à quelques stations de métro de Paris, dans une banlieue "bourgeoise" et ma fenêtre donne sur une école privée pour des enfants de 3 à 18 ans. A méditer…
mercredi 16 mai 2007
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6 commentaires:
Bonjour Gaëlle,
Je suis assez d'accord avec toi. Cela étant, il existe une autre France (dans laquelle je vis et j'ai grandi), c'est la France rurale, qui n'a pas peur, mais qui est dégouté par les choses qui provoquent les peurs des enfants d'aujourd'hui et de la société actuelle. Nous, les caméras, il n'y en a pas, les policiers, on boit l'apéro avec. Résultat, faire le tour du monde ne nous fait pas peur pour ce que nous avons vécu, mais nous effraie pour ce que nous allons y trouver...
Bonjour Gaëlle,
Et bien moi, j'habite à Boissy St Léger, A QUELQUES STATIONS DE rer DE PARIS, DANS UNE BANLIEUE "populaire" ET MA FENETRE (de salle de bain) DONNE SUR UNE ECOLE publique maternelle POUR DES ENFANTS DE 2 à 6 ANS.
Merci d'introduire dans tes billets du 16 et 17 mai ces personnes que sont les enfants.(Je fais court car je suis de soirée).
Je te renvoie "la balle de la méditation", tiens ! smatch !: je suis instituteur, je travaille à Valenton en maternelle, mon école et celle de l'an prochain appartiennent à la circonscription de Bonneuil / Valenton, toutes les écoles de la circonscription sont classées institutionnelllement "écoles ZEP (zone d'éducation prioritaire) zone VIOLENCE".
La balle est dans ton camp. Bonne soirée
Thibault, pour avoir un peu voyagé, ce que j'ai pu voir c'est que la télé et une bonne partie des média sont de bien mauvais relais d'une vérité bien plus pacifique dans laquelle les raisons d'avoir peur ne sont finalement pas si nombreuses qu'on aimerait nous le faire croire.
Stéphane... que dire, j'attends la suite ;-) j'aurais plaisir à entendre ton point de vue... alors je te renvoie la balle...
Bonsoir Gaëlle,
Bel amorti, mais tu n'as pas gagné le point. Tu voulais me faire monter au filet, le voilà mon point de vue:
Sur ce que tu dis d'abord. Oui la PEUR, encore la peur toujours la peur, elle agit et se manie un peu comme la pierre philosophale, tu sais celle qui changerait le plomb en or à la différence que la peur c'est l'or qu'elle change en plomb. Ou autrement vu, on pourrait dire que la peur ça te plombe (mets y tous les synonymes que tu veux: plomber/tuer d'une balle, plomber/clouer au sol, plomber/sceller un coffre, plomber/assommer (le soleil plombe, ça tape)on peut même finir par une touche historique: "Les Plombs" (de Venise)c'est la prison de Venise, située sous les toits recouverts de plomb du palais des Doges.)Ton billet commence à m'enthousiasmer, ce sont des heures à m'entretenir avec toi sur ce sujet qu'il faudrait mais je vais essayer ici de condenser le renvoi de ma balle.
Je continue. Je crois que touche à l'un des aspects du couple peur/société quand tu dis: "je suis de la génération" et "la génération qui vient aura juste peur de". Ce couple a un problème vieux comme le monde à résoudre: les jeunes et la jeunesse. C'est un enjeu majeur que d'encadrer cette jeunesse. Ne remarques tu pas combien l'idée de cadre est présente au quotidien (loi-cadre, dans le cadre de..., ils ont besoin d'un cadre dans lequel s'exprimer, le cadre de vie...; je regarde dans le dictionnaire et je lis pour "cadre" que l'idée dominante est celle de délimitation, autrement dit il faut donner des limites)pour autant on peut dépasser les limites du cadre, non ? Le titre de ton billet résonne encore plus ainsi.
La peur, je pense que ça se transmet. Instinctivement il y au plus profond de nous et d'autres êtres vivants des peurs salvatrices qui nous font prendre les jambes à notre cou, mais il y a aussi ces peurs qui t'étranglent, te serrent à la gorge. La peur, je pense que ça se transmet, un comme si le meilleur moyen de conjurer ça peur était de la faire partager. Ah ! là je sens toute la jouissance du peureux machiavélique qui doit se dire: "j'ai peur de vous, mais vous aller voir je vais vous apprendre à avoir peur vous aussi !"
J'arrête bientôt, je n'ai pas fini de dialoguer avec toi mais je te renvoie la balle, un lob, tiens ! Et en cadeau quelques liens ou ouvrages qui pourraient nous aider à mieux comprendre:
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http://www.alapage.com/-/Fiche/Livres/2130460216/histoire-de-l-enfer-georges-minois.htm?sv=X_L
ce lien présente un ouvrage intitulé: Histoire de l'enfer, de Georges Minois
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http://ses.ens-lsh.fr/index.php?arc=d10a#1
ce second lien est une présentation d'un autre ouvrage: La peur.Histoire d'une idée politique, par Corey Robin
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http://www.re-so.net/article.php3?id_article=376
Puis, l'article d'un blog sur une histoire de la peur des jeunes délinquants
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Enfin, il existe une oeuvre en deux volumes sur l'histoire des jeunes en occident, de Giovanni Levi et Jean Claude Schmitt. Je vais bientôt le relire.
Voila, bonne soirée Gaëlle.
Ps : Au fait religion et peur s'entretiennent souvent mutuellement et ce depuis longtemps.
Au revoir
Stéphane,
Superbe commentaire… que dire… j’ai bien noté les références… je ferais un tour à ma librairie préférée à l’occasion, et nous pourrons en parler autour d’un verre… à l’occasion avec tous ceux qui veulent prolonger cette discussion sans fin.
Good for people to know.
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