vendredi 20 avril 2007

Initiation au Parachute en Or...


Quand le parachute devient un sport national, la France d’en bas s’écrase et la France d’en haut s’envoie en l’air.
Je vous propose de jouer à un petit jeu : avec (417 120 €) 172 628,9 € vous faites quoi ? Aller, je complique le jeu, vous ne touchez pas tout d’un coup mais seulement (6 592 € par mois pendant 5 ans) 5400€ par mois pendant 6 mois puis l’indemnité est dégressive pendant 5 ans… Il faut garder à l’esprit que vous avez autant de temps libre que vous le désirez. Et oui, le temps du "tout travail mérite salaire" devient aléatoire mais le temps du "tout salaire ne nécessite pas de travailler" commence à être à la mode. Alors voilà la recette pour gagner le jackpot : se faire élire député, venir de temps en temps (rien d’obligatoire bien sûr mais l’hiver c’est chauffé, il fait bon l’été pendant la canicule) et surtout… ne pas se faire réélire. Voilà, le tour est joué : 5 ans de vacances aux frais de la princesse… euh de ces idiots de travailleurs français qui paient des impôts.
Ah j’allais oublier, il y a un peu plus dur mais le jeu en vaut la chandelle : avec 8 millions d’€ vous faites quoi ? Là c’est encore mieux : vous touchez la somme en une fois. La recette : dépenser tout son salaire en €uromillions (mais c’est très aléatoire) ou devenir PDG d’une grosse boite française, licencier un bon paquet de personnes et se faire virer… facile ! Même moi je pourrais y arriver et puis avec 8 millions d’€ on a les moyens de s’acheter des somnifères… bah oui, dormir avec tant de personnes restées sur le carreau ça ne doit pas être facile tous les jours.
Les parties en gris ont été modifiées à la suite de recherches plus approfondies inspirées par le commentaire de Stéphane.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Euh! dis Gaëlle ....comment qu'on deviens deputé ? ou mieux PDG ? Y (ça c'est mon côté Savoyard) faut faire des études ou ça marche avec les copains ?

Anonyme a dit…

Bonjour DéDé,

Et puis "merde" (en toute courtoisie bien entendue Gaëlle), depuis que j'écris sur ton Blog, je me suis engagé à contrecarrer tes utopies. Voici pour aujourd'hui, je me suis fait le rapporteur d'une opinion différente à la tienne. Oui je sais ce n'est pas honorable le copier-coller mais c'est ainsi que font toutes les presses de France. Aller zou ! (l'auteur original de ce qui suit se surnomme Autheuil) :

"Une information circule (surtout depuis sa sortie dans le canard enchainé), comme quoi les députés non réélus garderaient leur traitement pendant cinq ans. Le tout est bien entendu accompagné de considérations du genre "loi votée dans le plus grand secret" et autres balivernes antiparlementaires. Il est temps de faire le point et de tordre le coup aux fausses rumeurs.

Ce système n'est pas basé sur une loi, mais sur une décision du bureau de l'Assemblée nationale, compétent pour les questions de gestions des indemnités et des pensions de retraite des députés. Ce système d'aide au retour à l'emploi existait déjà depuis 1993, où il avait été mis en place suite à la débâcle du parti socialiste.

Le système mis en place en 1993 accordait une indemnité différentielle aux députés non réélus. Pendant 18 mois, l'Assemblée nationale leur versait la différence entre leur revenus et l'indemnité parlementaire, sur le même mode que le RMI (sauf que la barre est un peu plus élevée). L'indemnité est dégressive, le maintien à 100% de l'indeminté parlementaire ne durant que 6 mois. Ensuite, on passait à 50% pendant les six mois suivants. En 2003, le bureau de l'Assemblée nationale a décidé de prolonger l'indemnisation pendant 5 ans, mais là encore, avec dégressivité. Le député non réélu touche une aide qui l'amène à 100% de l'indemnité parlementaire pendant 6 mois, puis passe à 70% les 6 mois suivants, puis 60% au semestre suivant, puis 50%. Au bout de deux ans, le "revenu minimal" n'est plus que de 3500 euros. Si les revenus du députés sont en dessous, l'Assemblée verse la différence. Après deux ans, la dégressivité continue, avec une baisse de 5 points tous les 6 mois. Au bout des 5 ans, le montant minimal garanti est de 1080 euros. A moins de tomber sur un ancien député smicard, plus personne n'est concerné.

Bien entendu, des garde-fous sont mis en place. Sont exclus du système les personnes de plus de 60 ans, qui peuvent faire liquider leur retraite (vu la moyenne d'âge des députés, ça fait déjà un bon paquet). Les fonctionnaires qui étaient en détachement ou en disponibilité sont priés de reprendre leur poste, et si leur traitement de fonctionnaire est inférieur à l'indemnité parlementaire, ils peuvent toucher la prime différentielle (cela amortit un peu la chute de revenus). Pour éviter les effets d'aubaine, l'Assemblée nationale prend en compte le traitement de fonctionnaire, que l'ancien député ait repris ou non son poste. En 1993, certains petits malins avaient prolongé leur mise en disponibilité pour toucher 100% de leur indemnité. Payé à rien foutre, ce n'est plus possible, l'Assemblée nationale considérant, dans ses calculs, qu'ils ont repris leur poste et touchent leur traitement. Ajoutez à cela que nombre de députés sont cumulards, et qu'un mandat de conseiller général ou de conseiller régional, c'est entre 1500 et 2000 euros par mois, vous verrez qu'en fait, ce dispositif est essentiellement conçu pour les salariés du privé non cumulards.

Cette disposition est utile, car elle permet de rassurer ceux qui veulent s'engager en politique. Ils ont l'assurance de garder leurs revenus pendant un temps suffisant pour se retourner et trouver autre chose. Cela permet aussi à ceux qui sont dans la fonction publique et qui gagnent beaucoup moins que 6952 euros brut (les profs par exemple) de ne pas chuter lourdement en retombant à 2500 euros brut. On peut ainsi réadapter progressivement son train de vie. L'idée de conserver un bon niveau de revenu pendant 6 mois ne me choque pas. On verse bien des primes de précarité aux salariés en CDD, pourquoi pas aux députés, job précaire s'il en est.

Quand on regarde le détail de cette mesure, on s'aperçoit que finalement, bien peu d'anciens députés seront concernés. Comme toujours, les baudruches se dégonflent quand on y regarde de plus près."

Gaëlle B a dit…

Stéphane, Merci pour ton commentaire il m'a poussé à approfondir mes recherches... Je m'étais effectivement trompé. J'ai donc changé les informations fausses sur le post. Cependant, je reste choquée par ce parachute de 5 ans alors que les chomeurs du régime général (qui doivent justifier de leurs recherches d'emploi, se présenter tous les mois à l'ANPE sous peine d'être radiés) ne bénéficient que d'1 an pour retrouver du travail. De plus, on peut supposer qu'avec l'indemnité de député, ces messieurs-dames ont les moyens de mettre quelques sous de côté durant leur mandat sachant en plus de nombreux frais leurs sont totalement remboursés. (ils ne paient pas le train et ont droit à un certain nombre d'autres avantages). Alors pourquoi leur consentir un régime spécifique très très intéressant ? Le régime général ne serait pas assez bien pour notre legislateur ?

Anonyme a dit…

Comme je te l'avais précisé c'est juste du copier-coller.
Si tu veux aller directement à la source, voici :
www.autheuil.org

puis rubrique "parlement"

puis post :"La prime aux députés battus" du 4 avril 2007.

Au revoir.

Titefee a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec Gaëlle, c'est honteux que des députés puissent encore toucher des indemnités pendant 5 ans, ce sont des citoyens comme les autres, non? Alors ils doivent suivre le même régime et ne nous leurrons pas, les députés ont un carnet d'adresse bien garni et ils n'auront absolument aucun mal à se "retourner"! Et puis même s'ils reviennent à 25OO€ par mois, ça leur ferait pas de mal de revenir un peu sur terre et de se rapprocher des revenus moyens de leurs administrés (y'en a pas beaucoup qui touchent déjà 2500€/mois!)...