jeudi 8 mars 2007

Futur nucléaire ?

ITER, International Thermonuclear Experimental Reactor d’après ce que j’ai compris, ITER n'est pas destiné à être une centrale électrique. Ce projet expérimental vise à étudier la faisabilité et les modalités de la fusion nucléaire pour produire de l’énergie récupérable. Il a les objectifs suivants :

- Maintenir les réactions de fusion pendant 1000 secondes

- Dégager 500 Méga Watt avec un apport de 50 Méga Watt.

Comment parvenir à cela ? Ca semble assez simple finalement : on prend un atome de deutérium, un atome de tritium, on fait en sorte qu’ils s’assemblent pour faire une molécule d’Hélium. Cette réaction dégage un neutron et beaucoup d’énergie sous forme de chaleur. Le deutérium et le tritium sont des isotopes de l’hydrogène, ils ont autant de protons et d'électrons que l’hydrogène, seul le nombre de neutrons diffère. Ils ont les mêmes propriétés chimiques que l’hydrogène mais pas la même masse.
Le problème c’est que pour faire cette réaction il faut tout un tas de conditions spécifiques et notamment une température de plusieurs dizaines de millions de degrés. Pour en arriver là il faut beaucoup d’énergie et pour l’instant cette réaction a toujours nécessité plus d'énergie que ce qu’elle a dégagé. Le but des recherches est de permettre de produire 10 fois l’énergie utilisée et surtout que la réaction puisse s’auto entretenir. Il y a tout de mêmes quelques interrogations, entre autres :

- Le risque de contamination radioactive par le tritium qui est une gaz et peut se répandre en cas de fuite.

- Les déchets radioactifs à longue durée de vie restent un problème non résolu, pour l’instant c’est l’arbre de Noël des générations futures.

- L’argent qui sera investi dans cette recherche qui ne devrait pas porter ses fruits avant au moins 20 ans pourrait l’être au dépend des recherches sur les autres sources d’énergie et notamment les énergies renouvelables.

Il y a aussi de belles perspectives comme la possibilité d'une production quasi-infinie d'énergie sans dégagement de gaz à effet de serre.

Voilà, je n’ai pas encore d’avis tranché sur la question ni la prétention d'être exhaustive mais je voulais vous faire partager un petit bout de ce que j'ai découvert à l’expo sur l’énergie à la Cité des sciences de la Villette.

Pour en savoir plus : les "pour"

Pour en savoir plus : les "contre"

Et comme toujours les commentaires son les bienvenus !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Gaëlle, pour cette présentation vraiment claire et intéressante !

Anonyme a dit…

Hum, pour ma part, je regarde ce que l'on fait, et l'on émet pas vraiment moins que les autres! En outre, le nucléaire j'y suis fermement opposée et plaide pour le moratoire, pour une sortie en 10 à 20 ans! regardez dans le nord à fessenheim! Un vrai danger! Et puis c'est oublier que nucléaire civile mène toujours à nucléaire militaire, et ça, rien que d'en imaginer les dégats, ça me rend malade!
Le problème est que les gens ne savent pas quoi penser de cette question: ils sont toujours pour au début, et finissent contre quand on leur expose les arguments! Il ne faut donc pas hésiter à en parler autour de soi!

Gaëlle B a dit…

C'est vrai que le nucléaire militaire est un vrai problème. Je suis allée à Hiroshima et je souhaiterais que tout le monde puisse voir cela pour comprendre à quel point il ne faut plus jamais ça. Je ne crois pas à la force de dissuasion, une arme est une arme et si elle a un bouton pour la faire fonctionner, il faut partir du principe qu'il sera actionné un jour et ce n'est juste pas acceptable. Je millite donc à 100% pour l'arrêt de toute forme de dissuasion nucléaire.
Par contre, il semble que le risque d'extension liée aux recherches sur ITER soit limité du fait même de l'efficacité "suffisante" des bombes actuelles.
Le risque sanitaire lié à un accident est effectivement un problème majeur qui me ferait plutôt pencher du côté du non à Iter et le problème des déchets aussi.

Anonyme a dit…

D'après ce que j'ai cru comprendre, un tokamak, genre ITER, produit des neutrons rapides, voire très rapides. Problème, gros problème même : comment arriver à confiner des neutrons sur lequels on n'a aucune prise car ils sont justement neutres !?
En gros, si cela est bien avéré, il n'a peu de chance, voire zéro chance, que le projet ITER donne naissance à une alternative aux centrales nucléaires. Il y a peu d'espoir dans cette voie.
Les politiques ont (comme d'hab ?) un peu trop vendus ITER aux francais(es). Si tous les oeufs n'ont pas été mis dans le même panier, pourquoi pas. Maintenant, si on a fondé tous nos espoirs sur ITER, on risque de se retrouver le bec dans l'eau avec une solution "propre" éternellement prometteuse... Je crains que l'on ne soit dans le second cas.

Anonyme a dit…

Dans le pire des cas, les réacteurs industriels issus d'ITER arriveraient vers 2080 à 2100. Dans le meilleurs des cas, c'est jamais.

Entre temps, une dépense faramineuse en moyens de recherche et en argent aura été faite pour des clopinettes radioactives.

Le nucléaire actuel n'a pas d'avenir, comme cela est bien expliqué : La pénurie et le déclin de l'uranium

Mais attention, les industriels du nucléaire sont toujours prêts à vous raconter des salades. Seules leurs affaires les intéressent et tous les prétextes sont bons.